Peindre

C’est exprimer mon rapport intime à la nuit

Ce quelque chose qui veut parler, quelque chose de moi que j’ignore

Mais qui veut se dire, s’extraire, se donner à voir

Oser regarder, oser entrer dans le mystère de l’ombre

S’en approcher, le scruter, l’apprivoiser peut-être

Plongée, failles, trous noirs

Alors émergent par strates, sédiments de mémoires, lambeaux de rêve, opium

Et quelquefois aussi, oui quelquefois, surgissent des fragments de lumière

Peindre

C’est encore revenir à cet espace sauvage, sombre, déraisonnable

Surface poreuse qui absorbe les violences

Engloutit les désespérances d’un monde qui va mal

Energie brute des rues d’où je tente de faire sourdre d’improbables lumières

Espoir d’une création nouvelle, d’un ordre différent

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